Alerter sur un débat qui devrait être de plus en plus prépondérant. Le digital n’est pas virtuel.
À découvrir un très bel interview de Laurent Darmon sur le site de Paris Match suite à la sortie de son livre Bienvenue dans le Dataïsme.
L’article peut être lu en intégralité via le lien ci-dessous et en voici quelques extraits choisis qui vous donneront sûrement envie de creuser la question 🙂
« Avec l’avènement de la data, de nouveaux acteurs émergent, agrégeant l’ensemble des offres dans leur secteur et orientant la demande. Des entreprises comme Booking, Uber ou Google agrègent les offres d’information et les orientent, parfois biaisées par des algorithmes qui ne sont pas neutres. Les app stores et les marketplaces comme Amazon fonctionnent de la même manière, centralisant ainsi le pouvoir économique en un seul endroit. Cette centralisation économique contraste avec la décentralisation observée dans la société civile. »
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« Dans notre univers actuel, la data amène les gens à croire que maximiser l’information nous conduit vers un optimum que la raison ne peut plus appréhender face à la complexité du monde. Les algorithmes, avec leur capacité à traiter de grandes quantités de données, deviennent de puissants outils pour se repérer.Cette confiance dans la data est motivée par la recherche d’émotion, d’efficacité et de résultats. Nous évoluons dans un monde où l’efficacité est de plus en plus recherchée, soulevant une question fondamentale : à quel prix souhaitons-nous cette efficacité ? »
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« Le propos de mon livre est justement d’alerter sur un débat qui devrait être de plus en plus prépondérant. Le digital n’est pas virtuel : les problématiques d’addiction et de cyberharcèlement entraînent des conséquences bien réelles sur la vie des gens. Les réseaux sociaux ne sont pas un simple jeu vidéo. Or, la liberté d’expression, telle qu’elle est définie dans nos démocraties, est perpétuellement bafouée dans le monde dataïste. »
BIENVENUE DANS LE DATAÏSME
Après le moment religieux et le moment humaniste, les mutations technologiques à l’œuvre nous ont fait entrer dans un monde dataïste. Un univers où tout se réduit à un traitement de données, de l’affectation des étudiants au choix de votre conjoint. Pour naviguer au sein du réel, nous devenons addicts au virtuel.
Le changement civilisationnel en cours implique de nouveaux rapports à soi, aux autres, à la souveraineté et au pouvoir. Dans ce nouveau paradigme, nos choix collectifs et individuels nous permettront-ils d’éviter de glisser vers un anti-humanisme radical ?
À l’heure où le populisme et les GAFAM imposent de nouvelles règles économiques, sociales et politiques, reprenons le contrôle pour éviter d’être les architectes de notre propre obsolescence.
Laurent Darmon est le directeur de l’innovation de l’une des dix premières banques mondiales. Docteur en sciences de l’information et de la communication, il a publié plusieurs ouvrages et essais.
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