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Shanghai Fan

Raphaël Bée

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Résumé

Le milieu de la pub dans l’empire du Milieu. Clem a voulu tenter l’expérience et la voilà happée dans le tourbillon d’une ville qui ne s’arrête jamais. Partagée entre sa relation à distance avec Margaux et sa vie d’expat, elle se voit confier l’organisation d’un événement pour Shanghai Fan, la nouvelle marque de luxe dont tout le monde parle. Mais rien ne va se passer comme prévu. Rivalités, combines et jalousies s’enchaînent, à l’image de la démesure de la ville, tantôt attachante, tantôt terrible.

Avis presse & lecteurs

  • « Ce roman générationnel, à l’intrigue  qui tient en haleine, intéressera à la fois ceux qui connaissent déjà la Chine et le monde de la publicité, et ceux qui ont envie de les découvrir. »  Les Échos
  • « Rivalités, combines et coups bas sur fond de révolution digitale et de guerre économique. » Courrier International
  • « Toutes sortes de portraits sont mis en connexion pour former cette histoire très addictive. » Avis Babelio

Tous les avis des lecteurs sur Babelio et Amazon

Extraits

Ça se termine toujours comme ça ; d’abord elle tente en visio, par principe, car elle sait très bien que ça ne fonctionne jamais correctement. Et de toute façon, elle le connaît par coeur, l’agencement de la cuisine. C’est juste pour vérifier, l’espace de quelques secondes, que Margaux est toujours là où elle l’attend et ne s’est pas installée chez une autre. La voir elle, elle s’en fout ; elle le connaît par coeur aussi, son visage. C’est même son fond d’écran de téléphone. C’est avec elle qu’elle se réveille tous les matins. « Je te demandais si tu avais invité des gens hier, mais je n’ai pas entendu la réponse. – Je te disais que j’avais passé la soirée avec des collègues. On n’est pas sorti après, j’étais trop crevée, pas motivée. Et toi, ta journée ? » À chaque Skype, Clem résume pour Margaux la journée qu’elle vient de terminer. Travail. Elle n’a que ça à raconter.
Clem avait épuisé les assistants, ces petits stagiaires ou chefs de pub junior qu’elle se devait d’avoir dans son équipe pour garantir une présence chinoise en réunion. Elle s’imaginait pouvoir exiger d’eux autant qu’elle exige de sa propre personne. Que l’intuition, le sens de l’initiative, la rigueur et la détermination étaient des qualités innées. Elle n’avait pas conscience à quel point ses jeunes recrues demandaient à ce qu’on les prenne par la main. Elle haussait les sourcils dès qu’une question – dont la réponse lui paraissait d’une telle évidence – lui était posée ; elle soupirait à la moindre faute de typo, s’irritait quand son ancien client Porsche était rebaptisé Prosche ou Guerlain transformé en Gruelian sur les documents remis par ses équipiers ; elle s’agaçait dès qu’une telle erreur était commise deux fois de suite, alors qu’elle avait bien insisté la fois précédente en tentant de garder son sangfroid ; elle pouvait devenir agressive si la faute apparaissait dans un mail qui avait été envoyé sans qu’elle ne l’ait relu auparavant. Clem avait perdu le sens des mots confiance, indulgence et tolérance.
Clem ne peut s’empêcher de se retourner à nouveau pour poser son regard sur cette seconde femme qui l’intrigue. Elle a rarement vu une Chinoise aussi élégante. À côté, dans son épais manteau rouge en cachemire, sa cliente Shanghai Fan a l’air d’une plouc. Alors que c’est censé être elle la papesse du luxe, l’attention est sans conteste monopolisée par cette seconde femme. Le patron écoute sûrement le discours de sa cliente, mais on sent que lui aussi est concentré sur cette autre femme. Ses doigts sont fins, et recouvrent délicatement son genou gauche croisé sur celui de droite. Ses jambes nues et aériennes se terminent par une paire d’escarpins noirs à hauts talons ; elle active d’ailleurs un mouvement circulaire presque imperceptible avec celui qui est en l’air. Elle doit être nerveuse. Mais à part ce détail, rien d’autre ne bouge. Sa chevelure brune est raide jusqu’aux épaules, qu’elle tient droites. Telle qu’elle est assise, son dos marque une légère courbure au niveau des reins. Clem se rappelle s’être arrêtée sur ses jambes séduisantes lorsqu’elle marchait devant elle. Les genoux ne se touchaient pas, une exception chez les Chinoises.
Ça se termine toujours comme ça ; d’abord elle tente en visio, par principe, car elle sait très bien que ça ne fonctionne jamais correctement. Et de toute façon, elle le connaît par coeur, l’agencement de la cuisine. C’est juste pour vérifier, l’espace de quelques secondes, que Margaux est toujours là où elle l’attend et ne s’est pas installée chez une autre. La voir elle, elle s’en fout ; elle le connaît par coeur aussi, son visage. C’est même son fond d’écran de téléphone. C’est avec elle qu’elle se réveille tous les matins. « Je te demandais si tu avais invité des gens hier, mais je n’ai pas entendu la réponse. – Je te disais que j’avais passé la soirée avec des collègues. On n’est pas sorti après, j’étais trop crevée, pas motivée. Et toi, ta journée ? » À chaque Skype, Clem résume pour Margaux la journée qu’elle vient de terminer. Travail. Elle n’a que ça à raconter.
Clem avait épuisé les assistants, ces petits stagiaires ou chefs de pub junior qu’elle se devait d’avoir dans son équipe pour garantir une présence chinoise en réunion. Elle s’imaginait pouvoir exiger d’eux autant qu’elle exige de sa propre personne. Que l’intuition, le sens de l’initiative, la rigueur et la détermination étaient des qualités innées. Elle n’avait pas conscience à quel point ses jeunes recrues demandaient à ce qu’on les prenne par la main. Elle haussait les sourcils dès qu’une question – dont la réponse lui paraissait d’une telle évidence – lui était posée ; elle soupirait à la moindre faute de typo, s’irritait quand son ancien client Porsche était rebaptisé Prosche ou Guerlain transformé en Gruelian sur les documents remis par ses équipiers ; elle s’agaçait dès qu’une telle erreur était commise deux fois de suite, alors qu’elle avait bien insisté la fois précédente en tentant de garder son sangfroid ; elle pouvait devenir agressive si la faute apparaissait dans un mail qui avait été envoyé sans qu’elle ne l’ait relu auparavant. Clem avait perdu le sens des mots confiance, indulgence et tolérance.
Clem ne peut s’empêcher de se retourner à nouveau pour poser son regard sur cette seconde femme qui l’intrigue. Elle a rarement vu une Chinoise aussi élégante. À côté, dans son épais manteau rouge en cachemire, sa cliente Shanghai Fan a l’air d’une plouc. Alors que c’est censé être elle la papesse du luxe, l’attention est sans conteste monopolisée par cette seconde femme. Le patron écoute sûrement le discours de sa cliente, mais on sent que lui aussi est concentré sur cette autre femme. Ses doigts sont fins, et recouvrent délicatement son genou gauche croisé sur celui de droite. Ses jambes nues et aériennes se terminent par une paire d’escarpins noirs à hauts talons ; elle active d’ailleurs un mouvement circulaire presque imperceptible avec celui qui est en l’air. Elle doit être nerveuse. Mais à part ce détail, rien d’autre ne bouge. Sa chevelure brune est raide jusqu’aux épaules, qu’elle tient droites. Telle qu’elle est assise, son dos marque une légère courbure au niveau des reins. Clem se rappelle s’être arrêtée sur ses jambes séduisantes lorsqu’elle marchait devant elle. Les genoux ne se touchaient pas, une exception chez les Chinoises.
Ça se termine toujours comme ça ; d’abord elle tente en visio, par principe, car elle sait très bien que ça ne fonctionne jamais correctement. Et de toute façon, elle le connaît par coeur, l’agencement de la cuisine. C’est juste pour vérifier, l’espace de quelques secondes, que Margaux est toujours là où elle l’attend et ne s’est pas installée chez une autre. La voir elle, elle s’en fout ; elle le connaît par coeur aussi, son visage. C’est même son fond d’écran de téléphone. C’est avec elle qu’elle se réveille tous les matins. « Je te demandais si tu avais invité des gens hier, mais je n’ai pas entendu la réponse. – Je te disais que j’avais passé la soirée avec des collègues. On n’est pas sorti après, j’étais trop crevée, pas motivée. Et toi, ta journée ? » À chaque Skype, Clem résume pour Margaux la journée qu’elle vient de terminer. Travail. Elle n’a que ça à raconter.
Clem avait épuisé les assistants, ces petits stagiaires ou chefs de pub junior qu’elle se devait d’avoir dans son équipe pour garantir une présence chinoise en réunion. Elle s’imaginait pouvoir exiger d’eux autant qu’elle exige de sa propre personne. Que l’intuition, le sens de l’initiative, la rigueur et la détermination étaient des qualités innées. Elle n’avait pas conscience à quel point ses jeunes recrues demandaient à ce qu’on les prenne par la main. Elle haussait les sourcils dès qu’une question – dont la réponse lui paraissait d’une telle évidence – lui était posée ; elle soupirait à la moindre faute de typo, s’irritait quand son ancien client Porsche était rebaptisé Prosche ou Guerlain transformé en Gruelian sur les documents remis par ses équipiers ; elle s’agaçait dès qu’une telle erreur était commise deux fois de suite, alors qu’elle avait bien insisté la fois précédente en tentant de garder son sangfroid ; elle pouvait devenir agressive si la faute apparaissait dans un mail qui avait été envoyé sans qu’elle ne l’ait relu auparavant. Clem avait perdu le sens des mots confiance, indulgence et tolérance.
Clem ne peut s’empêcher de se retourner à nouveau pour poser son regard sur cette seconde femme qui l’intrigue. Elle a rarement vu une Chinoise aussi élégante. À côté, dans son épais manteau rouge en cachemire, sa cliente Shanghai Fan a l’air d’une plouc. Alors que c’est censé être elle la papesse du luxe, l’attention est sans conteste monopolisée par cette seconde femme. Le patron écoute sûrement le discours de sa cliente, mais on sent que lui aussi est concentré sur cette autre femme. Ses doigts sont fins, et recouvrent délicatement son genou gauche croisé sur celui de droite. Ses jambes nues et aériennes se terminent par une paire d’escarpins noirs à hauts talons ; elle active d’ailleurs un mouvement circulaire presque imperceptible avec celui qui est en l’air. Elle doit être nerveuse. Mais à part ce détail, rien d’autre ne bouge. Sa chevelure brune est raide jusqu’aux épaules, qu’elle tient droites. Telle qu’elle est assise, son dos marque une légère courbure au niveau des reins. Clem se rappelle s’être arrêtée sur ses jambes séduisantes lorsqu’elle marchait devant elle. Les genoux ne se touchaient pas, une exception chez les Chinoises.
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Informations

Photo en couverture © Pierrick Jégou
Coll.
Labo, 2018 • Format 12×19 cm • 324 pages
Version imprimée 979-10-93552-67-5 • 12 euros
Version numérique 979-10-93552-68-2 • 4.99 euros

À propos de l'auteur

Raphaël Bée

Diplômé d’HEC et de Lettres modernes à Paris IV-Sorbonne, Raphaël Bée a commencé sa carrière dans la publicité à Paris. Il conseille depuis 10 ans

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