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Arc atlantique

Denis Brillet

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Résumé

L’océan Atlantique, des côtes françaises aux contrées irlandaises et anglaises, est le décor des quinze nouvelles qui composent ce recueil. Adultes et enfants se donnent rendez-vous sur ses rivages comme sur la scène d’un théâtre où ils s’interrogent, explorent leur mémoire, leurs souvenirs, écrivent le récit de leur propre histoire. Dans l’attente de la direction à prendre, l’océan est là, témoin, confident. Il ne dit rien, il écoute. Simplement.

Avis presse & lecteurs

  • « J’ai beaucoup apprécié l’écriture de l’auteur qui coule sur nous comme les embruns au bord de mer. Des descriptions fluides, belles qui ancrent les situations sans détours. » Avis Babelio
  • « Cet océan n’est pas ici une étendue de saphir riche de promesses, mais bien plus souvent une infranchissable frontière où viennent s’échouer les voyageurs de la vie, poussés vers l’ouest par un instinct qui les fait suivre le soleil jusqu’à rencontrer les limites de la terre, et leurs propres limites aussi. » Avis Babelio
  • « Très belle plume de Denis Brillet. Son écriture est fluide, douce, légère, elle vaut vraiment le détour! » Avis Babelio

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Extraits

Elles sont venues un matin, deux, sans prévenir, comme en terrain conquis. Un sourire plaqué découvrait leurs dents jaunes. La plus âgée a prononcé quelques mots d’une voix mal assurée : c’était l’assistante sociale. Elle portait des lunettes à monture argent sur des yeux d’un azur délavé, mobiles et inquiets, qui regardaient partout, comme un animal effrayé. Un maigre chignon ramenait ses cheveux sur la nuque. Elle serrait sur sa poitrine un petit carnet en moleskine noire. L’autre, la psychologue, à peine trente ans, était une petite créature d’apparence plus résolue. Convaincue d’être du côté de la raison, du droit et de la pensée juste, stimulée de surcroît par la confiance que les autorités avaient placée sur ses épaules, elle affichait une détermination aussi étrangère au doute qu’un coffre-fort aux sentiments. Le mot d’ordre se résumait à « dialogue, écoute, mais fermeté », l’objectif étant d’agréger tout ce petit monde à la communauté bourgueilloise, sans heurt si possible. On l’avait assurée en haut lieu que nul n’était plus qualifié qu’elle pour mener à bien cette mission délicate.
Avec un sans-gêne frisant l’insolence, le jeune homme considéra chaque visage, lentement, marqua une pause sur Cathy. Elle n’avait pas cessé de l’observer depuis qu’il était apparu dans l’embrasure de la porte. Elle songea qu’il n’avait rien perdu de sa beauté malgré la fatigue imprimée sur ses traits. Au contraire, il semblait avoir acquis la maturité qui lui faisait défaut naguère. Il avait dû en baver là-bas, en voir de toutes les couleurs et au fond, se dit-elle, c’était peut-être mieux ainsi. Elle lut de la noirceur dans ses pupilles, une fureur rentrée et même un brin de haine. Désormais, c’était bien ferré en lui, il vivrait pour toujours avec. Un pli, dont elle ne sut dire s’il s’agissait d’une ride ou d’une cicatrice, balafrait sa joue droite. À la place de l’adolescent frondeur et immature qui avait tourné le dos au village en faisant serment de n’y jamais revenir, elle voyait à présent un homme tendu comme un fauve et peu enclin à s’en laisser conter.
À la façon dont la femme le regarde, vaguement soupçonneuse, il est évident qu’elle nourrit quelques réserves à son égard. Malgré son sourire plaqué, sa jovialité de convenance et ses manières affables, il devine sa déception à toutes sortes de petits signes qu’il connaît bien et qui ne le trompent pas. Elle s’interroge sur les raisons qui l’ont amené à louer une villa dans une station balnéaire à vocation familiale. Sa maison n’a jamais accueilli que des familles, des couples d’amis, des gens ordinaires. Ce n’est pas un endroit pour un homme seul. Un homme qui, de surcroît, ouvre à peine la bouche et ne cherche nullement à se rendre sympathique, en désaccord avec l’usage bien rodé auquel se plient de bonne grâce les estivants à leur arrivée. Sourires et gentillesse affectée témoignent d’une volonté mutuelle de débuter le séjour sous les meilleurs auspices.
Elles sont venues un matin, deux, sans prévenir, comme en terrain conquis. Un sourire plaqué découvrait leurs dents jaunes. La plus âgée a prononcé quelques mots d’une voix mal assurée : c’était l’assistante sociale. Elle portait des lunettes à monture argent sur des yeux d’un azur délavé, mobiles et inquiets, qui regardaient partout, comme un animal effrayé. Un maigre chignon ramenait ses cheveux sur la nuque. Elle serrait sur sa poitrine un petit carnet en moleskine noire. L’autre, la psychologue, à peine trente ans, était une petite créature d’apparence plus résolue. Convaincue d’être du côté de la raison, du droit et de la pensée juste, stimulée de surcroît par la confiance que les autorités avaient placée sur ses épaules, elle affichait une détermination aussi étrangère au doute qu’un coffre-fort aux sentiments. Le mot d’ordre se résumait à « dialogue, écoute, mais fermeté », l’objectif étant d’agréger tout ce petit monde à la communauté bourgueilloise, sans heurt si possible. On l’avait assurée en haut lieu que nul n’était plus qualifié qu’elle pour mener à bien cette mission délicate.
Avec un sans-gêne frisant l’insolence, le jeune homme considéra chaque visage, lentement, marqua une pause sur Cathy. Elle n’avait pas cessé de l’observer depuis qu’il était apparu dans l’embrasure de la porte. Elle songea qu’il n’avait rien perdu de sa beauté malgré la fatigue imprimée sur ses traits. Au contraire, il semblait avoir acquis la maturité qui lui faisait défaut naguère. Il avait dû en baver là-bas, en voir de toutes les couleurs et au fond, se dit-elle, c’était peut-être mieux ainsi. Elle lut de la noirceur dans ses pupilles, une fureur rentrée et même un brin de haine. Désormais, c’était bien ferré en lui, il vivrait pour toujours avec. Un pli, dont elle ne sut dire s’il s’agissait d’une ride ou d’une cicatrice, balafrait sa joue droite. À la place de l’adolescent frondeur et immature qui avait tourné le dos au village en faisant serment de n’y jamais revenir, elle voyait à présent un homme tendu comme un fauve et peu enclin à s’en laisser conter.
À la façon dont la femme le regarde, vaguement soupçonneuse, il est évident qu’elle nourrit quelques réserves à son égard. Malgré son sourire plaqué, sa jovialité de convenance et ses manières affables, il devine sa déception à toutes sortes de petits signes qu’il connaît bien et qui ne le trompent pas. Elle s’interroge sur les raisons qui l’ont amené à louer une villa dans une station balnéaire à vocation familiale. Sa maison n’a jamais accueilli que des familles, des couples d’amis, des gens ordinaires. Ce n’est pas un endroit pour un homme seul. Un homme qui, de surcroît, ouvre à peine la bouche et ne cherche nullement à se rendre sympathique, en désaccord avec l’usage bien rodé auquel se plient de bonne grâce les estivants à leur arrivée. Sourires et gentillesse affectée témoignent d’une volonté mutuelle de débuter le séjour sous les meilleurs auspices.
Elles sont venues un matin, deux, sans prévenir, comme en terrain conquis. Un sourire plaqué découvrait leurs dents jaunes. La plus âgée a prononcé quelques mots d’une voix mal assurée : c’était l’assistante sociale. Elle portait des lunettes à monture argent sur des yeux d’un azur délavé, mobiles et inquiets, qui regardaient partout, comme un animal effrayé. Un maigre chignon ramenait ses cheveux sur la nuque. Elle serrait sur sa poitrine un petit carnet en moleskine noire. L’autre, la psychologue, à peine trente ans, était une petite créature d’apparence plus résolue. Convaincue d’être du côté de la raison, du droit et de la pensée juste, stimulée de surcroît par la confiance que les autorités avaient placée sur ses épaules, elle affichait une détermination aussi étrangère au doute qu’un coffre-fort aux sentiments. Le mot d’ordre se résumait à « dialogue, écoute, mais fermeté », l’objectif étant d’agréger tout ce petit monde à la communauté bourgueilloise, sans heurt si possible. On l’avait assurée en haut lieu que nul n’était plus qualifié qu’elle pour mener à bien cette mission délicate.
Avec un sans-gêne frisant l’insolence, le jeune homme considéra chaque visage, lentement, marqua une pause sur Cathy. Elle n’avait pas cessé de l’observer depuis qu’il était apparu dans l’embrasure de la porte. Elle songea qu’il n’avait rien perdu de sa beauté malgré la fatigue imprimée sur ses traits. Au contraire, il semblait avoir acquis la maturité qui lui faisait défaut naguère. Il avait dû en baver là-bas, en voir de toutes les couleurs et au fond, se dit-elle, c’était peut-être mieux ainsi. Elle lut de la noirceur dans ses pupilles, une fureur rentrée et même un brin de haine. Désormais, c’était bien ferré en lui, il vivrait pour toujours avec. Un pli, dont elle ne sut dire s’il s’agissait d’une ride ou d’une cicatrice, balafrait sa joue droite. À la place de l’adolescent frondeur et immature qui avait tourné le dos au village en faisant serment de n’y jamais revenir, elle voyait à présent un homme tendu comme un fauve et peu enclin à s’en laisser conter.
À la façon dont la femme le regarde, vaguement soupçonneuse, il est évident qu’elle nourrit quelques réserves à son égard. Malgré son sourire plaqué, sa jovialité de convenance et ses manières affables, il devine sa déception à toutes sortes de petits signes qu’il connaît bien et qui ne le trompent pas. Elle s’interroge sur les raisons qui l’ont amené à louer une villa dans une station balnéaire à vocation familiale. Sa maison n’a jamais accueilli que des familles, des couples d’amis, des gens ordinaires. Ce n’est pas un endroit pour un homme seul. Un homme qui, de surcroît, ouvre à peine la bouche et ne cherche nullement à se rendre sympathique, en désaccord avec l’usage bien rodé auquel se plient de bonne grâce les estivants à leur arrivée. Sourires et gentillesse affectée témoignent d’une volonté mutuelle de débuter le séjour sous les meilleurs auspices.
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Informations

Prix Litter’halles 2018
Photo en couverture © Shutterstock
Coll.
Parenthèses, 2017 • Format 12×19 cm • 160 pages
Version imprimée 979-10-93552-47-7 • 12 euros
Version numérique 979-10-93552-52-1 • 4.99 euros

À propos de l'auteur

Denis Brillet

Denis Brillet vit en Normandie, au coeur du Pays d’Auge. Après des études d’histoire menées en parallèle à sa profession d’enseignant, il s’est remis à

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