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Les dimanches de Jeanne

Isabelle Giagnoni

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Résumé

S’ils partagent les mêmes racines, les cinq enfants de la colline au grand puits ne se ressemblent guère et rêvent d’un avenir différent. À chacun sa vision du bonheur : l’amour, la terre, la guerre, le chemin de fer ou encore l’exode vers la ville. Pourtant, aucun ne vivra comme il l’avait espéré, et tous connaîtront un autre destin. L’Histoire se mêle à leurs trajectoires, et la vie ne laisse pas toujours le choix…

Avis presse & lecteurs

  • « J’ai beaucoup aimé ce livre qui retrace la vie quotidienne d’une famille, avec réalisme et tendresse, au travers des péripéties d’une époque parfois très douloureuse. » Avis Amazon
  • « Je recommande cette saga familiale qui nous fait traverser les époques et la grande guerre au travers de nombreux personnages tous croqués avec finesse ! » Avis Babelio
  • « Chapitre après chapitre, Isabelle Giagnoni nous raconte ainsi la vie de ces êtres, au gré des caprices de l’Histoire. Avec finesse, elle dépeint dans ce roman polyphonique leur quotidien, leurs désirs, mais aussi leurs déceptions et leurs épreuves. Elle scrute avec justesse l’immense palette des sentiments : amour filial, conjugal, paternel, adultère… jalousie, envie, orgueil, souffrance, culpabilité… » Avis Babelio

Tous les avis des lecteurs sur Babelio et Amazon

Extraits

Le mariage était bien comme il faut : Marthe et Louis, tous les deux fille et fils d’éleveurs de bestiaux, avaient vingt-cinq ans ; ils avaient grandi dans le même village, fréquenté la même école municipale. Louis trouvait Marthe vraiment jolie, avec son doux visage, ses yeux bleu vert et ses formes harmonieuses. Marthe tenait Louis pour un gentil garçon, brave et travailleur. Pendant toute son enfance, elle avait entendu sa mère et sa grand-mère raconter à maintes reprises que l’amour était une maladie grave, et des pires. On ne l’y prendrait pas. C’était une jeune femme solide et sensée. Elle aima son mari avec raison. Les deux familles se réjouissaient de cette union. Celle de Marthe parce que Louis était un bon parti ; ses parents possédaient plus de dix vaches, deux paires de boeufs et des moutons. Celle de Louis parce que la dot de Marthe était bien ronde. Et elle avait aussi tout ce qu’il faut pour être une épouse dévouée et une bonne mère.
Le décor préféré de Mélanie, ce sont les vaches rousses, altières, couchées sur un tapis d’herbes et de mousses. Royales, les belles l’entourent, et regardent comme elle le jour se lever. D’abord, on ne voit que la brume encerclée par les cimes des montagnes. À mesure que le jour se lève, on discerne les arbustes, les rochers, les meules de foin, les cabanes, puis la couleur de l’herbe, et enfin la plaine. Sur les montagnes alentour apparaissent les verts plus sombres ou plus clairs des parcelles tantôt boisées, tantôt herbeuses. Cadeau du jour levant dans le cercle des montagnes. Pour profiter du spectacle, les vaches restent couchées autour de Mélanie. Certains jours d’été, dans les herbes hautes, s’ajoute le concert de la fenaison. Le chant des faux, c’est le travail des hommes. Ils fauchent en pente, l’un derrière l’autre. Au point du jour entre cinq et six heures du matin, ils démarrent dans l’humide de la rosée. Comment dire la musique des faux ? Au sifflement de l’une répond l’autre, puis une autre encore, puis encore une autre, et la plaine pendant quatre heures offre une symphonie pour herbes coupées. Le récital est interrompu de temps à autre par un cri encourageant à ne pas faiblir, à maintenir le rythme : « Avance ou je te coupe une jambe. »
Mathilde fit une cour discrète, mais effrénée à Ambroise : elle l’admira, se passionna pour son métier, et fit l’éloge de sa locomotive, qu’il appelait « La Furieuse ». Elle lui soumettait des lieux et des occasions pour se retrouver : le concert du dimanche au kiosque à musique, l’ouverture du magasin pour dames, les dessins de sa collection, espoir de cet hiver à venir… Seul, il n’en aurait jamais eu l’idée, pourtant il lui donnait les rendez-vous attendus. À sa façon, elle était bien plus entreprenante que les prostituées qu’il fréquentait. Après plusieurs rendez-vous, ils finirent par se promener bras dessus bras dessous, comme s’ils étaient fiancés. Elle le flattait, autant par son admiration pour lui que par ses belles tenues. Il se surprit à l’embrasser dans un parc, elle le laissa faire. Au rendez-vous suivant, il s’enhardit, l’embrassa en l’enlaçant. Jusqu’où cette jeune femme était-elle prête à aller ?
Le mariage était bien comme il faut : Marthe et Louis, tous les deux fille et fils d’éleveurs de bestiaux, avaient vingt-cinq ans ; ils avaient grandi dans le même village, fréquenté la même école municipale. Louis trouvait Marthe vraiment jolie, avec son doux visage, ses yeux bleu vert et ses formes harmonieuses. Marthe tenait Louis pour un gentil garçon, brave et travailleur. Pendant toute son enfance, elle avait entendu sa mère et sa grand-mère raconter à maintes reprises que l’amour était une maladie grave, et des pires. On ne l’y prendrait pas. C’était une jeune femme solide et sensée. Elle aima son mari avec raison. Les deux familles se réjouissaient de cette union. Celle de Marthe parce que Louis était un bon parti ; ses parents possédaient plus de dix vaches, deux paires de boeufs et des moutons. Celle de Louis parce que la dot de Marthe était bien ronde. Et elle avait aussi tout ce qu’il faut pour être une épouse dévouée et une bonne mère.
Le décor préféré de Mélanie, ce sont les vaches rousses, altières, couchées sur un tapis d’herbes et de mousses. Royales, les belles l’entourent, et regardent comme elle le jour se lever. D’abord, on ne voit que la brume encerclée par les cimes des montagnes. À mesure que le jour se lève, on discerne les arbustes, les rochers, les meules de foin, les cabanes, puis la couleur de l’herbe, et enfin la plaine. Sur les montagnes alentour apparaissent les verts plus sombres ou plus clairs des parcelles tantôt boisées, tantôt herbeuses. Cadeau du jour levant dans le cercle des montagnes. Pour profiter du spectacle, les vaches restent couchées autour de Mélanie. Certains jours d’été, dans les herbes hautes, s’ajoute le concert de la fenaison. Le chant des faux, c’est le travail des hommes. Ils fauchent en pente, l’un derrière l’autre. Au point du jour entre cinq et six heures du matin, ils démarrent dans l’humide de la rosée. Comment dire la musique des faux ? Au sifflement de l’une répond l’autre, puis une autre encore, puis encore une autre, et la plaine pendant quatre heures offre une symphonie pour herbes coupées. Le récital est interrompu de temps à autre par un cri encourageant à ne pas faiblir, à maintenir le rythme : « Avance ou je te coupe une jambe. »
Mathilde fit une cour discrète, mais effrénée à Ambroise : elle l’admira, se passionna pour son métier, et fit l’éloge de sa locomotive, qu’il appelait « La Furieuse ». Elle lui soumettait des lieux et des occasions pour se retrouver : le concert du dimanche au kiosque à musique, l’ouverture du magasin pour dames, les dessins de sa collection, espoir de cet hiver à venir… Seul, il n’en aurait jamais eu l’idée, pourtant il lui donnait les rendez-vous attendus. À sa façon, elle était bien plus entreprenante que les prostituées qu’il fréquentait. Après plusieurs rendez-vous, ils finirent par se promener bras dessus bras dessous, comme s’ils étaient fiancés. Elle le flattait, autant par son admiration pour lui que par ses belles tenues. Il se surprit à l’embrasser dans un parc, elle le laissa faire. Au rendez-vous suivant, il s’enhardit, l’embrassa en l’enlaçant. Jusqu’où cette jeune femme était-elle prête à aller ?
Le mariage était bien comme il faut : Marthe et Louis, tous les deux fille et fils d’éleveurs de bestiaux, avaient vingt-cinq ans ; ils avaient grandi dans le même village, fréquenté la même école municipale. Louis trouvait Marthe vraiment jolie, avec son doux visage, ses yeux bleu vert et ses formes harmonieuses. Marthe tenait Louis pour un gentil garçon, brave et travailleur. Pendant toute son enfance, elle avait entendu sa mère et sa grand-mère raconter à maintes reprises que l’amour était une maladie grave, et des pires. On ne l’y prendrait pas. C’était une jeune femme solide et sensée. Elle aima son mari avec raison. Les deux familles se réjouissaient de cette union. Celle de Marthe parce que Louis était un bon parti ; ses parents possédaient plus de dix vaches, deux paires de boeufs et des moutons. Celle de Louis parce que la dot de Marthe était bien ronde. Et elle avait aussi tout ce qu’il faut pour être une épouse dévouée et une bonne mère.
Le décor préféré de Mélanie, ce sont les vaches rousses, altières, couchées sur un tapis d’herbes et de mousses. Royales, les belles l’entourent, et regardent comme elle le jour se lever. D’abord, on ne voit que la brume encerclée par les cimes des montagnes. À mesure que le jour se lève, on discerne les arbustes, les rochers, les meules de foin, les cabanes, puis la couleur de l’herbe, et enfin la plaine. Sur les montagnes alentour apparaissent les verts plus sombres ou plus clairs des parcelles tantôt boisées, tantôt herbeuses. Cadeau du jour levant dans le cercle des montagnes. Pour profiter du spectacle, les vaches restent couchées autour de Mélanie. Certains jours d’été, dans les herbes hautes, s’ajoute le concert de la fenaison. Le chant des faux, c’est le travail des hommes. Ils fauchent en pente, l’un derrière l’autre. Au point du jour entre cinq et six heures du matin, ils démarrent dans l’humide de la rosée. Comment dire la musique des faux ? Au sifflement de l’une répond l’autre, puis une autre encore, puis encore une autre, et la plaine pendant quatre heures offre une symphonie pour herbes coupées. Le récital est interrompu de temps à autre par un cri encourageant à ne pas faiblir, à maintenir le rythme : « Avance ou je te coupe une jambe. »
Mathilde fit une cour discrète, mais effrénée à Ambroise : elle l’admira, se passionna pour son métier, et fit l’éloge de sa locomotive, qu’il appelait « La Furieuse ». Elle lui soumettait des lieux et des occasions pour se retrouver : le concert du dimanche au kiosque à musique, l’ouverture du magasin pour dames, les dessins de sa collection, espoir de cet hiver à venir… Seul, il n’en aurait jamais eu l’idée, pourtant il lui donnait les rendez-vous attendus. À sa façon, elle était bien plus entreprenante que les prostituées qu’il fréquentait. Après plusieurs rendez-vous, ils finirent par se promener bras dessus bras dessous, comme s’ils étaient fiancés. Elle le flattait, autant par son admiration pour lui que par ses belles tenues. Il se surprit à l’embrasser dans un parc, elle le laissa faire. Au rendez-vous suivant, il s’enhardit, l’embrassa en l’enlaçant. Jusqu’où cette jeune femme était-elle prête à aller ?
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Informations

Photo en couverture © Justine Giagnoni née Tondini, Toscane, 1917
Coll.
Labo, 2016 • Format 12×19 cm • 292 pages
Version imprimée 979-10-93552-70-5 • 13 euros
Version numérique 979-10-93552-43-9 • 5.99 euros

À propos de l'auteur

Isabelle Giagnoni

Isabelle Giagnoni est tombée en écriture comme d’autres tombent en amour. Auteure de plusieurs récits et textes poétiques, elle vit et travaille à Paris. Les

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