Les fleurs du lac
Christelle Angano
Résumé
Mebrat est éthiopienne. Dans son village, on pratique encore l’excision. C’est contre cette tradition que la jeune femme, moderne et courageuse, va décider de s’élever en refusant de confier sa cadette à l’exciseuse. Comment réagira le village ?
Avis presse & lecteurs
- « J’ai adoré cette lecture, parfois difficile mais nécessaire. » Avis Babelio
- « J’ai vraiment aimé ce livre, l’écriture est très belle, lumineuse , j’ai été transportée dans ce petit village d’Éthiopie, je sens encore l’odeur du café. Une très belle découverte que je recommande chaleureusement. » Avis Babelio
- « 90 pages seulement, mais 90 pages d’une rare intensité, pleines de force et de courage. » Avis Babelio
Extraits
Son souffle enfin retrouvé, Tsehaye reprit son chemin. Elle avait rendez-vous avec un petit berger chargé d’aller ramasser les plantes qui lui serviraient bientôt. Auparavant, c’était elle qui s’en occupait. Ce n’était plus possible désormais. Elle en connaissait tous les secrets, savait comment faire baisser la fièvre, comment calmer les maux de ventre. Elle connaissait celles qui vermifugent, celles qui guérissent de la dysenterie, qui permettent de se débarrasser des poux, mais aussi de combattre certaines maladies. Parfois, rarement, on lui demandait conseil. Tsehaye était l’exciseuse du village.
Accroupie devant un petit brasero, la jeune Mebrat préparait le café. Ce matin-là, comme souvent, la jeune femme se sentait triste et désemparée. Cette nuit, une fois encore, elle n’avait pu répondre aux avances de Yared, son époux. Et comme à chaque fois, elle en mourait de chagrin et de ressentiment. Libre et passionnée, tout en elle respirait la sensualité : sa peau pain d’épice, ses hanches qu’elle aimait faire onduler, ses seins haut perchés bien qu’alourdis par cette nouvelle maternité. Sa bouche pleine était faite pour embrasser, ses mains pour la caresse, reçue ou donnée. Dans l’intimité de leur maison, elle aimait regarder son mari, son corps musclé, mince et pourtant solide, ses bras qui savaient l’enserrer. Elle aimait sa virilité et pourtant…
« Penses-tu Yared qu’il soit bon d’abandonner une tradition ? — Quand une tradition ne correspond plus à la société, alors je pense qu’il faut savoir l’abandonner. Le monde évolue. Nous pouvons imaginer un autre rituel qui ne blesserait pas nos filles… Parce que c’est bien de cela que tu veux me parler, n’est-ce pas ? » Une discussion s’ensuivit. Chacun écoutait l’autre, argumentait. Les traditions étaient le ciment des sociétés, ne plus les respecter, n’était-ce pas dangereux pour leur identité séculaire ? »
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Informations
Sculpture et photo en couverture : « Patricia », © Philippe Morel
Coll. Regards, 2019 • Format 12×19 cm • 128 pages
Version imprimée 979-10-93552-82-8 • 12 euros
Version numérique 979-10-93552-86-6 • 4.99 euros
À propos de l'auteur
Christelle Angano
Après une enfance et une adolescence itinérantes, Christelle Angano a posé ses valises sur la côte normande. Elle a choisi l’écriture pour continuer de voyager,