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Bande-Annonce

Mille jours sauvages

Cathy Borie

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Résumé

Une île en Méditerranée, 2023. Il règne un froid polaire. Camille, jeune insulaire, et Jack, un homme venu du continent, sont conduits à partager une maison isolée dans des conditions de vie précaires. Leur cohabitation les amène à se raconter, chacun dévoile à l’autre ce qu’il a vécu depuis le « Grand Évènement ». Alors qu’ils essaient de se reconstruire et de bâtir ensemble un avenir dans ce monde chamboulé, leur passé récent vient se télescoper avec le besoin qu’ils semblent avoir l’un de l’autre. Comment leurs fantômes vont-ils bouleverser le présent plus qu’il ne l’est déjà ?

Finaliste Prix des auteurs inconnus 2021

Avis presse et lecteurs

Une atmosphère de fin du monde désespérante et délétère. Comment survivre et surtout pourquoi… Une magnifique écriture, puissante et poétique, apporte à ce récit une note plus légère. Babelio

Il y a toujours, chez Cathy Borie, cette délicatesse et cette justesse dans l’exploration des relations humaines. […] le lecteur est plongé dans une ambiance prenante du début jusqu’à la fin. 20 minutes

L’écriture de Cathy Borie est très puissante : simple et précise, elle touche toujours juste.  Le cercle littéraire Fnac

Un roman d’anticipation qui nous plonge dans les méandres de l’âme humaine, et qui a produit en moi autant d’espoir que de tristesse et de doute, lorsque j’imagine l’avenir. Babelio

Extraits

Ils n’ont pas attaqué cette nuit. Ni la nuit dernière. Le froid est pourtant intense et coupant comme du verre. Ils doivent mourir de faim. C’est en tout cas ce que disent leurs hurlements qui traversent le silence tels des sabres bien aiguisés. Camille ne se bouche plus les oreilles comme elle le faisait au début. Elle se force à écouter les chants sauvages, elle essaie d’évaluer leur éloignement, leur nombre. Les cris atteignent leur acmé autour de l’aube, puis ils décroissent et s’éteignent. Alors, Camille peut s’endormir quelques heures. Ils ne me tueront pas, de toute façon, ils m’aiment, ils me comprennent, ils sont comme moi. À ce moment, la chaleur a complètement déserté la maison. Il ne reste que des braises dans le vieux poêle que Camille a rechargé une partie de la nuit avec le bois empilé à droite de la porte : aucune vraie bûche dans le tas, seulement des morceaux disparates, de grosses branches, des meubles sciés à la va-vite, des planches, tout ce qui peut faire office de combustible semble avoir été amoncelé là, à portée de main.
Les temps qui suivirent, le climat ne cessa plus de se dégrader, et les journées devinrent de plus en plus fraîches, comme si l’été ne devait jamais revenir. Mais le plus troublant était le changement de lumière, comme si le soleil avait pâli, ou qu’il s’était éloigné, effleurant les choses et les gens plus qu’il ne les réchauffait, et leur donnant un éclairage léger, presque flou. Et ce qui manquait le plus n’était pas tant les températures élevées du mois d’août que ces flamboiements de couleurs qui avaient fait de cette île un endroit béni des dieux et des hommes, un morceau de nature où les rouges des roches et les bleus de la mer se frottaient inlassablement, où les verts se déclinaient en mille nuances aux feuilles des oliviers et des eucalyptus ou dans les courants des rivières de montagne, et chacun, au secret de son cœur, évoquait sans doute en silence les hibiscus pourpres, les lauriers roses ou blancs, les bougainvillées mauves et toutes ces corolles qui ne s’ouvriraient plus si le soleil continuait à les fuir.
Et l’inattendu bouscule soudain cette paisible traque. Là, écrasée contre un ressaut rocheux, encore nette et bien dessinée, une marque de semelle, une trace de pas humain. Si la vue du lièvre a ému Jack, cette empreinte de chaussure le bouleverse : plusieurs mois se sont écoulés depuis le départ d’Ange et de sa famille, et lui et Camille et lui n’ont pas côtoyé un seul être humain entre ce jour-là et aujourd’hui. Instantanément, le lièvre est oublié, effacé, comme s’il n’avait jamais existé. Accroupi devant l’empreinte, Jack demeure figé, de peur qu’elle ne disparaisse s’il fait un geste ou s’il respire trop fort. Mille hypothèses se forment dans son esprit, se diluant aussitôt, fondues puis dissoutes dès qu’une autre possibilité apparaît : un autre homme qui chasse le lièvre ? Un pauvre type qui s’est perdu et qui erre dans les montagnes ? Quelqu’un qui les a repérés au hameau et qui veut les voler ?
Ils n’ont pas attaqué cette nuit. Ni la nuit dernière. Le froid est pourtant intense et coupant comme du verre. Ils doivent mourir de faim. C’est en tout cas ce que disent leurs hurlements qui traversent le silence tels des sabres bien aiguisés. Camille ne se bouche plus les oreilles comme elle le faisait au début. Elle se force à écouter les chants sauvages, elle essaie d’évaluer leur éloignement, leur nombre. Les cris atteignent leur acmé autour de l’aube, puis ils décroissent et s’éteignent. Alors, Camille peut s’endormir quelques heures. Ils ne me tueront pas, de toute façon, ils m’aiment, ils me comprennent, ils sont comme moi. À ce moment, la chaleur a complètement déserté la maison. Il ne reste que des braises dans le vieux poêle que Camille a rechargé une partie de la nuit avec le bois empilé à droite de la porte : aucune vraie bûche dans le tas, seulement des morceaux disparates, de grosses branches, des meubles sciés à la va-vite, des planches, tout ce qui peut faire office de combustible semble avoir été amoncelé là, à portée de main.
Les temps qui suivirent, le climat ne cessa plus de se dégrader, et les journées devinrent de plus en plus fraîches, comme si l’été ne devait jamais revenir. Mais le plus troublant était le changement de lumière, comme si le soleil avait pâli, ou qu’il s’était éloigné, effleurant les choses et les gens plus qu’il ne les réchauffait, et leur donnant un éclairage léger, presque flou. Et ce qui manquait le plus n’était pas tant les températures élevées du mois d’août que ces flamboiements de couleurs qui avaient fait de cette île un endroit béni des dieux et des hommes, un morceau de nature où les rouges des roches et les bleus de la mer se frottaient inlassablement, où les verts se déclinaient en mille nuances aux feuilles des oliviers et des eucalyptus ou dans les courants des rivières de montagne, et chacun, au secret de son cœur, évoquait sans doute en silence les hibiscus pourpres, les lauriers roses ou blancs, les bougainvillées mauves et toutes ces corolles qui ne s’ouvriraient plus si le soleil continuait à les fuir.
Et l’inattendu bouscule soudain cette paisible traque. Là, écrasée contre un ressaut rocheux, encore nette et bien dessinée, une marque de semelle, une trace de pas humain. Si la vue du lièvre a ému Jack, cette empreinte de chaussure le bouleverse : plusieurs mois se sont écoulés depuis le départ d’Ange et de sa famille, et lui et Camille et lui n’ont pas côtoyé un seul être humain entre ce jour-là et aujourd’hui. Instantanément, le lièvre est oublié, effacé, comme s’il n’avait jamais existé. Accroupi devant l’empreinte, Jack demeure figé, de peur qu’elle ne disparaisse s’il fait un geste ou s’il respire trop fort. Mille hypothèses se forment dans son esprit, se diluant aussitôt, fondues puis dissoutes dès qu’une autre possibilité apparaît : un autre homme qui chasse le lièvre ? Un pauvre type qui s’est perdu et qui erre dans les montagnes ? Quelqu’un qui les a repérés au hameau et qui veut les voler ?
Ils n’ont pas attaqué cette nuit. Ni la nuit dernière. Le froid est pourtant intense et coupant comme du verre. Ils doivent mourir de faim. C’est en tout cas ce que disent leurs hurlements qui traversent le silence tels des sabres bien aiguisés. Camille ne se bouche plus les oreilles comme elle le faisait au début. Elle se force à écouter les chants sauvages, elle essaie d’évaluer leur éloignement, leur nombre. Les cris atteignent leur acmé autour de l’aube, puis ils décroissent et s’éteignent. Alors, Camille peut s’endormir quelques heures. Ils ne me tueront pas, de toute façon, ils m’aiment, ils me comprennent, ils sont comme moi. À ce moment, la chaleur a complètement déserté la maison. Il ne reste que des braises dans le vieux poêle que Camille a rechargé une partie de la nuit avec le bois empilé à droite de la porte : aucune vraie bûche dans le tas, seulement des morceaux disparates, de grosses branches, des meubles sciés à la va-vite, des planches, tout ce qui peut faire office de combustible semble avoir été amoncelé là, à portée de main.
Les temps qui suivirent, le climat ne cessa plus de se dégrader, et les journées devinrent de plus en plus fraîches, comme si l’été ne devait jamais revenir. Mais le plus troublant était le changement de lumière, comme si le soleil avait pâli, ou qu’il s’était éloigné, effleurant les choses et les gens plus qu’il ne les réchauffait, et leur donnant un éclairage léger, presque flou. Et ce qui manquait le plus n’était pas tant les températures élevées du mois d’août que ces flamboiements de couleurs qui avaient fait de cette île un endroit béni des dieux et des hommes, un morceau de nature où les rouges des roches et les bleus de la mer se frottaient inlassablement, où les verts se déclinaient en mille nuances aux feuilles des oliviers et des eucalyptus ou dans les courants des rivières de montagne, et chacun, au secret de son cœur, évoquait sans doute en silence les hibiscus pourpres, les lauriers roses ou blancs, les bougainvillées mauves et toutes ces corolles qui ne s’ouvriraient plus si le soleil continuait à les fuir.
Et l’inattendu bouscule soudain cette paisible traque. Là, écrasée contre un ressaut rocheux, encore nette et bien dessinée, une marque de semelle, une trace de pas humain. Si la vue du lièvre a ému Jack, cette empreinte de chaussure le bouleverse : plusieurs mois se sont écoulés depuis le départ d’Ange et de sa famille, et lui et Camille et lui n’ont pas côtoyé un seul être humain entre ce jour-là et aujourd’hui. Instantanément, le lièvre est oublié, effacé, comme s’il n’avait jamais existé. Accroupi devant l’empreinte, Jack demeure figé, de peur qu’elle ne disparaisse s’il fait un geste ou s’il respire trop fort. Mille hypothèses se forment dans son esprit, se diluant aussitôt, fondues puis dissoutes dès qu’une autre possibilité apparaît : un autre homme qui chasse le lièvre ? Un pauvre type qui s’est perdu et qui erre dans les montagnes ? Quelqu’un qui les a repérés au hameau et qui veut les voler ?
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Informations

Photo en couverture © Shutterstock
Coll.
Le Labo, 2020 • Format 12×19 cm • 292 pages
Version imprimée 978-2-37870-004-1 • 16 euros
Version numérique 978-2-37870-005-8 • 5.99 euros

Revue de presse

→ Interview de Cathy Borie sur le site CorseNetInfo
→ Chronique sur le site 20 minutes

 

À propos de l'auteur

Cathy Borie

Enseignante puis écrivaine publique, Cathy Borie se consacre depuis une dizaine d’années à l’écriture. Elle est l’auteure de plusieurs romans et recueils, et anime occasionnellement

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